La manière dont Kira est devenue génie est partiellement inspirée de "Once Upon A Time in Wonderland". Le reste de l'histoire est purement inventé.The Happy Child - En 859, au Pays du Soleil de Minuit, naquit une petite fille. Son nom importe peu, car elle était destinée à l'oublier. Elle était une aimait chanter, courir dans les champs de fleurs, et elle était l'enfant la plus généreuse qu'on aie pu voir.
- Cinq ans plus tard lui naquit une petite soeur, la prunelle de ses yeux. Même si sa mère ne lui avait pas répété, encore et encore, de veiller sur elle, la jeune fille aurait été incapable de faire quoi que ce soit d'autre.
- A part, bien sûr, aider ses parents. Elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour leur alléger le travail : nourrir et soigner les animaux, entretenir les plantes médicinales, aider sa mère à préparer les repas, tresser des paniers. Ainsi, ils pouvaient se consacrer pleinement aux travaux de leurs champs.
- Mais elle n'oubliait jamais de jouer avec sa soeur, et de s'assurer qu'elle soit la petite fille la plus heureuse du monde. Elle était gentille, affectueuse, travailleuse, respectueuse, et pleine d'imagination : la meilleure fille et la meilleure soeur dont on puisse rêver.
The Servant Girl - Elle avait onze ans quand arrivèrent les guerriers venus de l'Ouest. Juchés sur de massifs dragons de bois qui flottaient sur l'océan, ils arboraient des armes d'acier et entonnaient des chants de guerre. Le petit village paysan, aux récoltes particulièrement abondantes cette année là, n'avait aucune chance.
- Sa mère ordonna à la jeune fille de prendre la main de sa soeur, de s'enfuir avec elle, et de ne la lâcher sous aucun prétexte. Plus que jamais, elle devait veiller sur elle...
- Mais les deux enfants furent rattrappées par un guerrier. L'aînée l'implora de leur laisser la vie sauve. Elle énonça tous les travaux qu'elle faisait dans la ferme de ses parents, et qu'elle pourrait faire dans la sienne. Sa soeur avait de petites mains agiles ; elle pourrait coudre et tisser. Et elles étaient petites, menues, elles ne mangeraient pas grand chose. Son argumentaire convainquit le guerrier aux longues tresses et à la barbe blonde, et il les emmena sur son bateau pour les ramener chez lui et les mettre au service de sa famille.
- Cette jeune fille docile, d'abord nerveuse et obéissante, de peur que sa soeur aie à subir les conséquences d'une rébellion, puis simplement aimable par disposition et par gratitude, Erik et sa famille l'appelèrent Ljúfa, la douce. Et sa soeur, qui fredonnait en tissant des étoffes, devint Káta, la joyeuse.
- Si ces nouveaux noms donnaient parfois presque à la plus jeune l'impression qu'elles avaient été adoptées par cette nouvelle famille, l'ainée savait qu'il n'en était rien. Elle n'avait pas le talent artistique de sa soeur, et s'attelait donc aux travaux de la ferme. La besogne était rude, mais Ljúfa ne se plaignait jamais. Même quand elle se levait avant l'aube et se coucher des heures après le lever du soleil, elle ne disait pas un mot. Même quand la maitresse de maison, ivre parce que son mari la trompait, la frappait avec sa cuillère en bois, elle ne protestait jamais. Même lorsque Dagmar, la fille de son maitre, la faisait trébucher dans la boue, elle n'osait élever la voix contre elle. Et même quand, en grandissant, Leif, le fils d'Erik, commença à la trouver à son goût... Là encore, elle garda le silence. Elle pouvait tout endurer si cela gardait sa soeur en sécurité. A force d'accepter les mauvais traitements sans jamais résister, elle finit par gagner un surnom dans le village : Lúta, celle qui s'incline.
- Mais, lorsque Káta assista, dans la grange à quelque chose qu'elle n'aurait jamais dû voir, la jeune fille, alors âgée de 17 ans, tenta de défendre sa grande soeur. Leif la bouscula violemment, elle perdit l'équilibre, et son crâne heurta violemment le montant d'une clôture. Ce fut la première fois que Leif vit l'éclat de la lame de Ljúfa. Elle voulait simplement la porter à l'extérieur, et elle s'en sortirait toute seule - mais s'il la suivait, elle l'écorcherait comme l'un des cochons de la grange.
- Káta avait ce que l'on appelerait aujourd'hui une commotion cérébrale. Rongée de culpabilité, sa soeur ne quitta pas son chevet jusqu'à son réveil, trois jours plus tard. Mais après cet incident, l'adolescente ne fut plus la même. Elle était perpétuellement désorientée, souffrait de migraines atroces, de vertiges... Son rire et ses chants n'animaient plus la maison : elle était désormais aussi mutique que ses échevaux de laine, et ne supportait plus les bruits. Elle qui trouvait tant de joie à tisser n'en était désormais plus capable. Elle n'était que l'ombre d'elle-même...
- Ljúfa passa les mois suivants à veiller sur elle plus étroitement que jamais - sans, bien sûr, négliger ses corvées. Erik était compréhensif, et elle avait eu la surprise de le voir entrer dans une colère noire vis-à-vis de son fils... Mais Erik n'était pas toujours là, et sa femme n'avait l'intention de faire le travail toute seule.
- Et finalement, Káta, qui n'avait montré aucun signe d'amélioration, tomba subitement malade. Elle fut prise de fièvres, de vomissements, de convulsions... Des tâches rouges apparurent sur sa peau, un peu comme après avoir traversé des orties, mais sur tout son corps.
- Ljúfa voyait sa soeur souffrir, et elle était impuissante à l'aider. Le guérisseur du village disait qu'on ne pouvait rien faire, qu'elle allait mourir... Mais elle refusait de l'accepter. Elle se rapprocha alors d'une vieille femme qui vivait en bordure du village, et dont on disait qu'elle parlait aux esprits. Celle-ci lui parla d'un vieux puits aux souhaits dans la forêt. Son eau était magique, et pouvait guérir n'importe quel mal... Mais elle la mit en garde : le puits était maudit, et tous les souhaits avaient un prix...
- Rien n'était trop beau pour sauver sa soeur, alors Ljúfa prit la direction de ce puits, et elle tira son eau. L'esprit du puits lui apparut, et lui ordonna de lui rendre son eau. Ljúfa refusa : elle en avait besoin pour sauver sa soeur, et ce n'étaient pas ces quelques gorgées qui allaient lui manquer. L'esprit réitéra la menace de la vieille femme, arguant que si elle lui volait son eau, son voeu serait exaucé, mais à un prix terrible.
- Ljúfa l'ignora : elle remplit sa corne de l'eau salvatrice et rentra au village pour la faire boire à sa soeur. Et celle-ci guérit sous ses yeux, non seulement de sa terrible fièvre, mais aussi du mal qui l'avait rongée depuis son accident.
The Genie of the Horn - La fillette avait tout bu... Ou presque, car quand Ljúfa abaissa la corne pour serrer sa soeur dans ses bras, la dernière goutte roula au sol, et l'esprit du puits en jaillit. Alors, elle maudit la jeune femme : puisqu'elle avait volé le voeu du puits, elle devrait, à son tour, réaliser les voeux des autres. Ljúfa se retrouva piégée dans la corne, et celle-ci fut expédiée loin, très loin du village... Jusque dans un autre monde.
- Elle était désormais un génie, condamnée à exaucer trois souhaits à chaque personne qui entrerait en possession de la corne, corne sur laquelle était gravé : Lúta.
- Les parents de la jeune fille lui avait appris à être courageuse, généreuse, et honnête... Mais sa courte vie lui avait déjà appris que la faveur ne lui serait pas toujours rendue. Elle avait connu la résignation, la frustration et la colère - elles étaient ses compagnes depuis des années, et plus particulièrement depuis la blessure de sa soeur. Mais vivre piégée dans sa corne, et n'en sortir que pour servir les caprices d'un maitre, avant d'y être à nouveau enfermée et expédiée dans un autre monde, c'était tout autre chose. Et c'était toujours la même histoire : Génie, je veux de l'or ! Génie, je veux la beauté ! Génie, je veux le pouvoir !
- Pendant des décennies, elle n'eut qu'une obsession : retrouver Káta. Mais au bout de cent cinquante ans, elle dût bien admettre qu'il était trop tard... Alors, elle devint mesquine, tordant les voeux de ses maitres à sa guise, s'assurant que, tout comme elle, même en réalisant leurs souhaits, ils n'obtiendraient jamais ce qu'ils désiraient vraiment... Alors, quand un artisan de village médiéval lui demandait une richesse qui dépassait l'entendement, il obtenait une American Express Centurion Card, illimitée, mais inutilisable dans son monde. Quand un nobliau voulait être l'homme le plus puissant que la terre aie porté, il obtenait la force de mille homme. Et quand une femme voulait que tous les hommes se retournent sur son passage, elle se retrouvait affublée d'une chevelure de serpent. Lúta n'avait aucune pitié.
- Et elle s'appliqua à chercher un moyen de se libérer de la lampe... Ce qui était d'autant plus long qu'il se passait parfois dix, cinquante, deux cent ans entre deux maitres, un temps qu'elle passait seule avec ses pensées, incapable de la moindre action. Elle finit par tenter l'impossible : lorsqu'un jeune homme naïf frotta la lampe, elle le séduisit et le convainquit d'utiliser son troisième voeu pour la libérer. Il fut contraint de prendre sa place, mais elle abandonna la corne sans un regard en arrière.
Kira - Elle avait perdu ses pouvoirs, sauf un : celui de connaitre le voeu le plus cher de toute personne qu'elle touchait. Et surtout, elle avait gagné sa liberté. Elle se renomma Kira, du grec kyrios, seigneur, et se jura qu'elle ne serait plus jamais l'esclave de personne.
- Elle n'avait désormais personne d'autre qu'elle-même, ni sur qui veiller, ni sur qui compter. Alors, elle devint sa priorité absolue : elle n'agissait qu'en sa propre faveur. Et elle se servait de son résidu de pouvoir pour arnaquer les gens, les convaincre d'agir à sa guise et ne leur laisser que leurs yeux pour pleurer.
- Et finalement, Kira fit la rencontre du mercenaire Hunter Jaecar. Lui se sentait prêt à prendre un apprenti, et elle, elle voulait savoir comment avoir le monde au bout de ses doigts...