Bonjour à toi, je m'appelle Wednesday Addams, mais tu peux aussi m'appeler Wednesday, et surtout, ne t'avise pas de me donner un surnom. J'ai 16 ans. Dans la vie je suis allergique à la couleur et actuellement j'ai généralement mieux à faire que les relations amoureuses. On me dit souvent que je ressemble à Jenna Ortega, et surtout je suis issue de Wednesday.

Spoiler - Rencontre de Père et Mère (à venir):

Mes parents se sont mariés après leurs études à Nevermore, et ils m’ont élevée dans notre maison du 0001 Cemetery Lane avec Thing, une petite main très sympathique, Grandmama et notre majordome Lurch. Deux ans après ma naissance, ils - Père et Mère, pas Grandmama et Lurch - ont eu un fils, Pugsley. Malheureusement pour lui, ils semblent qu’ils aient épuisé tous les bons gènes de la famille Addams lors de ma naissance, et lui s’est retrouvé faible et froussard…  Nous avions nos coutumes bien à nous. A Noël, nous tentions de viser les choristes avec de l’huile bouillante. Nous crashions des enterrements. Et de temps en temps, nous recevions la visite de notre oncle Fester, ce qui était toujours un grand moment pour nous.

Nous faisions l’école à la maison. Père disait qu’il n’avait pas fait des enfants juste pour s’en débarrasser. Et moi, cela me convenait bien, mais Pugsley a fini par se montrer curieux. Le fils des voisins allait à l’école, alors pourquoi pas lui ? Oui, pourquoi pas, après tout… Père et Mère ont accepté, et Pugsley est allé à l’école. Ca lui a beaucoup plu, un peu trop, d’ailleurs. Il a commencé à se déguiser en scout, et il a même ammené un C.H.I.O.T à la maison… Il a fallu un psychiatre pour le sortir de son délire névrotique. (Le psy, après, il a pris sa retraite… Pas étonnant, si vous voulez mon avis !)

Pour ma part, je me méfiais des autres enfants. Un jour, je devais avoir six ans, je promenais en laisse mon scorpion, Nero, quand une bande de garçons normie plus âgés nous ont pris en embuscade. Ils m'ont maintenue et forcée à regarder tandis qu'ils l'écrasaient avec leur vélo. J'ai pleuré quand je l'ai enterré, mais j'ai réalisé que ça ne changeait rien... Alors, je n'ai plus jamais pleuré. Et je n'ai plus jamais eu d'animal de compagnie.

Un jour, quand j’avais huit ans, j’ai lancé tous les pétards de Grand-maman. J’en avais aussi, mais les miens étaient des jouets, et les siens étaient beaucoup plus fort... Je ne pouvais pas envoyer Pugsley sur Mars avec des pétards de pacotille, pour cela, il me fallait de véritables fusées. Je me suis faite prendre, et elle a insisté pour qu’on me punisse. J’ai été interdite de jouer avec Bojack, mon araignée, pendant deux semaines

Alors, j’ai fait un sac, j’ai cassé ma tirelire pour chercher mes douze centimes, et j’ai fugué… Mais mon frère m’a convaincu de fuguer dans sa chambre, pour les voir souffrir. J’ai écrit une lettre : “Chers Mère et Père, je vous déteste. Avec Amour, W. PS : Inutile de me chercher, je ne suis nulle part.” Mais ils n’étaient pas tristes ! Ils disaient que j’aurais faim et froid et qu’ils allaient m’enlever des photos de l’album. Alors, je suis vraiment partie, puisqu’ils ne m’aimaient pas - j’ignorais qu’ils savaient que j’étais là.

J’ai été attrappée par la police, et je n’ai pas voulu parler ! Alors, ils ont menacé de me remettre à l’assistante sociale, leur agent de torture : une odieuse bonne femme qui allait me forcer à manger de la tarte aux pommes, à jouer à la marelle et me lire des contes où ils massacrent des dragons et des vieilles sorcières. Alors, j’ai tout avoué… Je n’en suis pas fière, mais que voulez-vous, je n’étais qu’une gamine. Et du coup, je suis rentrée à la maison.

Pour mes neuf ans, Père a écrit une pièce pour moi, Claude & Mable, inspirée de Romeo et Juliet. Il a embauché un réalisateur de Broadway très célèbre pour la monter avec tous les effets spéciaux et il a dépensé beaucoup d’argent. Il y avait du sang partout à la fin, c’était sublime ! C’est là que j’ai découvert le monde formidable des pièces shakespeariennes.



Quand j’avais dix ans, un soir d’Halloween, alors que j’étais déguisée en tueuse en série, une jeune fille étrange, aux traits semblables aux miens, a débarqué dans notre cuisine. Grandmama ne voyait déjà plus très bien, et elle l’a prise pour moi, malgré notre écart d’âge évident. Je me suis contentée de me couper une tranche de pain à la hache, d’y tartiner un peu de crème d’amanite, et de retourner torturer mon frère.

A la fin de l’été suivant, j’ai découvert un mystérieux chaudron bouillonnant, abandonné sur la cheminée. En temps normal, j’aurais ligoté Pugsley pour qu’il me serve de cobaye, mais c’était le jour de la rentrée, et il était à l’école. Alors, décidant qu’il s’agissait probablement d’une nouvelle recette de Grandmama, j’en ai goûté une louche. Ca avait un goût de… de jus de citrouille fraichement pressé.

Et soudain, ma vision s’est troublée. Venais-je d’être empoisonnée ? Non, il s’agissait en fait d’une potion de téléportation… Et juste comme ça, je me suis retrouvée dans les rues d’une ville inconnue. Une femme noire élégante, coiffée d’un chapeau de sorcière, m’a accueillie d’un sourire.
- Mademoiselle Addams. Bienvenue sur le Chemin de Traverse. Je suis le Professeur Broadmoor, j’enseigne la divination, et j’avais prédit votre arrivée.
Quoi ?
Elle m’a emmenée boire un jus de citrouille, un vrai, cette fois, et m’a remis ma lettre d’admission… dans une école de sorciers ? Pourquoi pas, après tout. Et puis, une fois les explications terminées, elle m’a emmenée acheter une baguette - elle avait anticipé l’essentiel de mes achats, mais on ne pouvait pas acheter une baguette pour quelqu’un d’autre. J’en ai essayé de nombreuses avant de me lier avec une baguette de houx, avec un coeur en plume de phoenix - une association qui m’a valu un haussement de sourcils de la part du dénommé Ollivander.

J’ai passé la nuit à Londres, dans une chambre d’auberge en face de celle du professeur, et le lendemain, je prenais le train pour me rendre à Poudlard. Le Choipeau n’a même pas eu besoin de toucher ma tête pour m’envoyer à Serpentard. Apparemment, certains de mes ancêtres - comme la sorcière Calpurnia Addams - avaient déjà fait le voyage par le Chaudron et étudié ici.

Même à Serpentard, je ne me sentais pas véritablement à ma place parmi mes camarades. Pour être plus précise, je trouvais les plus jeunes pitoyables - pas un pour rattrapper l’autre. Et les quelques élèves de sixième et septième année à demi décents avaient mieux à faire que de discuter avec une enfant. Le baron sanglant était ennuyeux, mais Peeves, au moins, était de bonne compagnie.

Les cours, néanmoins, étaient fascinants. Il y avait huit matières dans cette école, pour les première années, en tout cas. J’étais naturellement douée pour apprendre, et les cours théoriques, comme l’histoire de la magie et l’astronomie, ne me posèrent aucun problème. Ayant beaucoup aidé ma mère à s’occuper de ses plantes carnivores, j’excellais naturellement en botanique. De même, les potions m’évoquaient des poisons préparés avec Grandmama et Oncle Fester - et j’avais toujours eu un don pour les poisons. Je ne comprenais pas bien l’intérêt de transformer une souris en tabatière, mais cela ne se révéla pas très difficile. Le sortilège de lévitation était plus intéressant - je me voyais déjà l’utiliser pour secouer Pugsley dans tous les sens. Je ne comprenais pas très bien pourquoi il fallait lutter contre les forces du mal, mais si le “maléfice du Morveux” enseigné en cours était aussi ridicule qu’enfantin, je trouvais dans les livres quelques sorts intéressants, comme expelliarmus et tarentallegra. Malheureusement, il était difficile d’avoir accès à des livres plus avancés que l’année supérieure. Le cours de vol, lui, se répéta d’un ennui sans nom. Non pas parce que voler n’avait aucun intérêt, mais plutôt parce que le premier cours se passa exclusivement à attendre que les plus empotés soient capables de lever le balai, le second à léviter à quelques centimètres au-dessus du sol… Autant dire qu’on n’était pas près d’y arriver. Pourtant, j’étais plutôt contente d’être là. Je faisais un truc bien à moi, au lieu de marcher sur les traces de mes parents… Et ça, ça me plaisait.

Mais j’ai commis une erreur, et j’ai dérogé à l’une de mes propres règles : j’ai repris un animal de compagnie. Pas un chat, un hibou, un rat ou un crapaud, non… J’ai adopté et dompté une adorable créature velue à cinq pattes, le Quintaped… Une sorte d’araignée géante mangeuse d’hommes. Je l’ai appelé Lucifer, ça lui allait si bien !

Malheureusement, ce genre d’animaux de compagnie étaient interdits, et en juin, j’ai fini par me faire prendre. Le directeur a confisqué ma baguette et ordonné mon renvoi, avec départ effectif à la première heure le lendemain matin. Mais je suis allée me coucher… Et je me suis réveillée dans mon lit du 0001 Cemetary Lane.

A mon retour, j’ai découvert que mes parents ne s’étaient pas inquiétés, car les visions de ma mère lui avaient permis de garder un oeil sur moi. Autre grande nouvelle : elle était enceinte, et ne tarda pas à mettre au monde un petit Addams que l’on appela Pubert. Il avait les cheveux sombres, le regard déterminé, et ne s’endormant que si on lui amenait sa monstrueuse statue d’ours.  Il avait beaucoup plus de potentiel que Pugsley… à qui j’ai d’ailleurs expliqué que s’il restait, l’un de nous devrait mourir, et que l’on choisirait sûrement le moins valeureux.

Au fil de l’été, nous avons donc entrepris d’inclure le petit Pubert dans nos jeux et nos expériences scientifiques… y compris les plus métaphysiques, si vous voyez ce que je veux dire. Nos parents ont fini par être dépassés… Grandmama, elle, s’était réfugiée en vacances chez le cousin Itt depuis longtemps.

Finalement, ils ont fait appel à une nounou. Ils en ont essayé beaucoup… Mais elles ont filé les une après les autres. La givrée de l’environnement, l’autoritaire, celle avec Polly la marionnette… Aucune ne m’a résisté. C’était devenu un jeu : Spook the nanny ! Figurez-vous qu’il a même été conseillé à mes parents de prendre un doberman comme nounou… Ils ont essayé, d’ailleurs, mais je lui ai appris qui était le patron. Peu désireuse de m’attacher à nouveau, je lui ai rendu sa liberté dans la forêt, où il a pris la tête d’une meute de loups.

Et puis il y en a eu une nouvelle. Deb. Elle était louche, vraiment louche. Dès le premier jour, je l’ai prise à fouiller dans les papiers de mon oncle Fester… qui, bien sûr commençait déjà à s’enticher d’elle !

Alors je l’ai confrontée… Et elle nous a expédiés au Camp Chippewa. En colonie de vacances… Beurk ! Le premier jour, ils m’ont demandé de sauver une blondinette de la noyade… Sauf que je sais pas nager. Malheureusement, quelqu’un d’autre l’a sortie de là. Par contre, pour les histoires de fantômes, j’étais la meilleure !

Le lendemain, on a reçu une lettre : notre oncle se mariait… Avec la nounou. On a alors tenté de s’évader pour empêcher notre oncle de commettre la plus grosse erreur de sa vie… Mais l’Inquisition du camping s’est mise à nos trousses, et ils nous ont forcés à les rejoindre dans un étrange culte musical à leur Seigneur Kumbaya. C’était terrifiant… mais franchement, j’étais prête à sacrifier toute cette bande d’imbéciles à ce dieu inconnu, si ça nous permettait d’arrêter de chanter.

Finalement, Pugsley et moi avons réussi à fuir. Loin de s’alarmer de notre retour, les adultes m’ont demandé de jeter des fleurs fanées dans l’allée, et à mon frère, de porter l’alliance. Il a échoué à la jeter dans les toilettes… Nous n’avons pas réussi à empêcher les noces, et ils sont partis en lune de miel à … Hawai.

Nous avons été forcés de retourner en colo, et notre oncle nous a écrit pour nous dire qu’il ne voulait plus jamais nous revoir. J’ai alors eu la certitude qu’elle prévoyait de le tuer. Certitude confirmée par un gamin de la colo, qui avait une collection de cartes de Psychopathes et Serial Killers célèbres… Incluant la Veuve Noire, que j’ai reconnu aussitôt comme Deb. Elle avait tué trois maris riches… Et le prochain, était notre oncle.

Nous avons profité d’un spectacle pour faire diversion. Il portait sur le premier Thanksgiving, et je devais jouer Pocahontas, cheffe des indiens, reconnaissante au généreux colon blanc… Un script à vomir, mais j’ai improvisé. Je les ai accusés d’avoir volé nos terres. Une vision m’aurait dit cause d’eux, dans très longtemps, mes descendants devraient vivre dans des caravanes et vendre des bracelets sur le bord de la route pendant qu’ils vivraient dans des penthouse et joueraient au golf. Les dieux de la tribu nous avaient dit de ne pas leur faire confiance. Je ne l’ai pas vraiment scalpée, cette peste, même si l’envie de m’en manquait pas… Mais je l’ai attachée à un poteau, et j’ai mis le feu à l’estrade.

Pugsley et moi avons pris la fuite dans le minibus de la colo, et à notre arrivée à la maison, Deb avait ligoté nos parents, oncle Fester, Grandmama et Lurch aux chaises électriques du grenier. Elle était en train de leur expliquer, diaporama à l’appui, que sa vie était tragique et qu’elle voulait qu’on l’aime et qu’on lui offre des bijoux… Et puis elle a essayé d’actionner la manivelle… Mais avec mon frère, on a reconnecté des cables juste à temps, et c’est elle qui est morte électrocutée.

J’espérais reprendre ma routine, mais mes parents ont décidé que, puisque je m’en étais si bien sortie à Poudlard - du moins, jusqu’à mon renvoi - je serais bien mieux stimulée intellectuellement à l’école qu’à la maison. Sauf qu’aucune école n’arrivait à la cheville de Poudlard. En quatre ans, j’ai été renvoyée de sept écoles supplémentaires…

Spoiler:

De l'autre côté de l'écran ~

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